Un petit aperçu de la beauté qui nous entoure

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Les pigeonniers du Tarn

Le pigeon, animal de basse-cour depuis des millénaires, a su rester à demi sauvage, dans les campagnes, en présence de l'homme. C'est pour assurer sa tranquillité et un abri qu'on lui a construit un bâtiment à son usage exclusif : le pigeonnier. Ces pigeonniers que l'on rencontre partout en France mais plus particulièrement dans le Midi, ce qu'avait déjà relevé Viollet-Le-Duc dans son dictionnaire de l'architecture. Dans cette région, bien que plus modestes dans leurs dimensions, ils sont plus abondants. Et cela et encore plus vrai pour le département du Tarn qui, d'après un recensement réalisé dans les années soixante-dix par Henri Astruc, ne compte pas moins de mille sept cents spécimens, sans compter les simples aménagements de grenier dans les étages des fermes !

C'est à cause de ce grand nombre que l'on définit certains grands types :

·         Les pigeonniers de type toulousain

Les pigeonniers de type toulousain sont de loin les plus nombreux. Ce sont des bâtiments rectangulaires (6 * 5 m ou 5 * 4 m) et d'une hauteur faible (4 à 8 m).
Il se distingue des autres par son toit généralement formé de deux pans successifs (15° à 25°) en marche d'escalier. Les murs (sauf celui de façade) sont généralement surélevés ; de 30 à 40 cm. Parfois il y a trois pans successifs, ou bien il y en a deux opposés... Dans la zone sud du département, la sortie des pigeons s'effectue généralement par la contremarche alors que dans le nord du département apparaissent des séries de trous dans le mur (rangées, triangles,...). La couverture est presque tout le temps en tuiles canal, rarement en tuiles plates et une ou deux fois en ardoise même dans sa zone traditionnelle. Le
couronnement fait souvent défaut, mais complet il comporte 7 céramiques. Ils sont généralement orientés vers l'est ou le sud s'ils sont isolés.
Voici les différentes toitures dites de type toulousain ou "pied de mulet" (la flèche représente l'endroit de sortie des pigeons).

 

·         Les pigeonniers sur piliers

On en compte près de deux cents. Ils ont généralement 4 piliers de sections rondes ; s'il y en a plus, cela est du a des modifications postérieures à la construction dans un but de renfort, il peut y en avoir un à quatre supplémentaire entre ceux des angles. La caisse repose sur quatre poutres, elles-mêmes en appui direct sans aucune fixation sur les piliers. Les poutres en chêne, soigneusement choisies après un séchage de 10 à 15 ans restent aussi solides qu'à l'origine, même après deux ou trois siècles. Elles sont assemblées entre elles par tenon et mortaise ; s'il y a des ferrures, elles sont toujours ultérieures. On divise ces pigeonniers en trois parties :

   -- Piliers : Le fût cylindrique a une hauteur moyenne de 2m et est en grès (de Navès). Le champignon premier élément de défense contre les nuisibles, est le plus souvent rond, mais il peut devenir carré ou disparaître. Le chapiteau, de même arrête que le diamètre du fût a les angles bas abattus ; il est parfois absent.

    -- Caisse : La caisse englobe les poutres, mais pas la charpente. Elle est soit à colombages, soit en maçonnerie. Les colombages sont une preuve d'ancienneté ; ils confèrent à l'édifice une légèreté mais sont plus sensibles aux intempéries. Le remplissage est en pisé, en torchis ou en brique. Ce type possède une deuxième et dernière défense par un rebord au-dessus de la poutre. Les caisses en maçonneries peuvent être en grès, briques ou calcaires. Le toit fait corps avec une génoise, en même matériau ou brique canal. Pour diriger le poids vers les piliers et soulager le centre des poutres, on bâtit lors de l'édification des arceaux de décharge dont on comble le dessous ensuite. Le plus souvent, il y a deux rebords de défense : un au-dessus de la poutre, un au milieu du mur. L'accès à l'intérieur de la chambre se fait par une porte et plus rarement par une trappe.

    -- Toiture

Ceci permet de distinguer trois sous-types, le pigeonnier de type castrais, le pigeonnier à toit pyramidal, et le pigeonnier à lanternon ou à toit divers. Mais tous ont en commun : les piliers et la caisse ; seule la toiture les différencie.

 

·         Les pigeonniers sur arcades

Ce sont des pigeonniers très appréciables par l'importance du gros d'oeuvre et le souci d'originalité. Il y en a deux sortes, ceux qui sont voûtés, et ce dont l'arceau ne fait que la largeur du pilier et dont le plancher est apparent. Ils sont tous en maçonnerie. Ils varient par leur toiture qui peut être pyramidale (pour la plupart) ou bien de type castrais ou bien encore de type toulousain. Les piliers sont carrés, parfois pourvu d'un rebords de défense - souvent seulement décoratif - mais ces pigeonniers ont un voire trois rebord de défenses supplémentaires ceinturant la caisse et ceux-ci efficaces.

 

·         Les pigeonniers tours

Les pigeonniers tours peuvent être cylindriques ou carrés. Les carrés ont majoritairement un toit pyramidal faisant au moins un cinquième de la hauteur, mais toutes les formes de toit sont possibles. Ils excédent rarement les 12 m². Certains sont d'anciennes tours de guet qui ayant perdu leur rôle ont été reconverties, en transformant seulement la toiture.
Les cylindriques ont un toit toulousain en tuile canal ou bien en pyramide (conique ou hexagonale) ; certains sont d'anciens moulins reconverties avant 1914. Leur diamètre va de 4 à 6 mètres et les murs peuvent aller de 0,5m à 1,2m, ainsi on a des modèles plus réduits ou massifs.

 

·         Les pigeonniers bâtiments

Cette catégorie regroupe tout ce qui repose sur des murs, ainsi, le type à toit toulousain en est un, mais de par sont importance (les trois quarts des bâtiments sont à toit toulousain) et par spécificité de sa toiture, il est préférable de le traiter à part. On peut distinguer quelques sous-groupes, la plupart locaux :

   -- Type albigeois : ils se caractérisent par une section carrée et un toit pyramidal atteignant le quart de la hauteur totale. Ils ont deux rebords de défense assez écartés. La couverture est en tuile plate ou à emboîtement.

   -- Type saint Sulpice : il se caractérise par un toit à quatre pans presque plat ou bien rectangulaire et à deux pans, la couverture est en tuiles canal. Ils n'ont généralement pas de couronnement. Une autre caractéristique : l'abondance de trous pour les pigeons, en ensembles carrés, rectangulaires ou en demi-lunes entre le rebord de défense le plus haut et le toit.

   -- Bâtiments à clocheton ou lanternon : ils ont les mêmes toitures que ceux sur piliers.

   -- Type gaillacois : c'est dans le vignoble qu'est apparu ce type particulier au siècle dernier. Il se caractérise par un toit très pointu (parfois à 75°) et très haut qui se courbe très peu et très près de la base.

   -- Les divers : ce sont tous ce qui ne correspondent pas aux types précédents.

 

A l'origine réservés à certains domaines tenus par des nobles, son droit s'est ensuite étendu à certains propriétaires d'une surface déterminée. Ce que nous verrons dans une partie historique. Cet élevage était pratiqué bien sûr pour la table, mais aussi pour la "colombine", engrais très apprécié et qui est l'une des causes de la construction des pigeonniers, mais il a d'autres utilisations. Après un descriptif de chaque type, vous trouverez des explications sur certains éléments du pigeonnier :



01/01/2008
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