Un petit aperçu de la beauté qui nous entoure

Un petit aperçu de la beauté qui nous entoure

Blanquefort - la forteresse

Un îlot rocheux émergeait de quelques mètres au dessus des marais, au nord de Bordeaux ; il fut habité dès la protohistoire, comme en témoigne la présence de tessons de céramiques de l'âge du bronze moyen. Les Romains, en construisant la "levade", route tracée à travers ce marais et prolongée ensuite jusqu'au nord du Médoc, ont utilisé cet îlot, sans doute pour y placer un poste de garde ; des tegulae et des monnaies à l'effigie de Constantin ont été mises au jour sur le site. Au XIe siècle, le seigneur du lieu y a fait construire un premier château : donjon rectangulaire en pierre entouré d'une palissade en bois ; c'est l'impression visuelle de ce bâtiment clair, visible de loin dans son environnement de marais, qui a lui a donné son nom : blancafortis, le "fort de couleur blanche". Ce nom est ensuite passé à la famille seigneuriale, les Blanquefort, puis au village voisin qui en dépendait.
L'Aquitaine étant devenue anglaise depuis le mariage d'Aliénor avec Henri Plantagenêt (1152), futur Henry II d'Angleterre, et afin de faire face à la pression des rois de France, la Couronne anglaise fit transformer le modeste château de Blanquefort en forteresse royale au début du XIVe siècle : adjonction de six tours de même hauteur au bâtiment existant, formant ainsi une terrasse sommitale, et construction d'une enceinte de pierre. La forteresse était naturellement défendue par le marais et commandait le seul chemin reliant le Médoc à Bordeaux. Aucun pont n'étant encore construit sur la Garonne, le pouvoir de Bordeaux craignait un débarquement des Français sur la rive gauche de l'estuaire de la Gironde et l'attaque de la ville par son accès du nord. Cette même crainte poussera le roi de France Charles VII, à l'issue de la guerre Cent Ans (1453), à moderniser la forteresse et, surtout, à l'adapter à l'artillerie.

Les Anglais ne cherchant plus à revenir en Aquitaine, et puisqu'elle est située loin des frontières, la forteresse de Blanquefort perd dès lors tout intérêt militaire ; elle perd même sa défense naturelle quand, au début du XVIIe siècle, les marais environnants sont asséchés. Elle est propriété des ducs de Durfort-Duras, seigneurs de Blanquefort, jusqu'à la Révolution mais, ils n'y habitent plus depuis le XVIe siècle et un incendie détruit partiellement le bâtiment central qui ne sera pas rebâti. Vendue comme bien national, elle passe entre les mains de divers propriétaires qui, seulement intéressés par les terres qui l'entourent, la laissent se dégrader ; l'un d'entre eux en fait même une carrière de pierres : les marches des escaliers, les encadrements de portes et de fenêtres servent alors à la construction de maisons dans le village. En 1962, des jeunes décident de réhabiliter les vielles pierres enfouies sous les gravats et la végétation ; ils assurent à la fois l'étude, la sauvegarde et l'animation du monument, tout en entreprenant des campagnes officielles de fouilles archéologiques. C'est à ces pionniers que le G.A.H.BLE succède en 1984.
http://www.gahble.org/pages/28als6pag.html


vue du belvédère le 06/07/2011
vue du belvédère le 06/07/2011

vue du belvedere le 06/07/2011
vue du belvedere le 06/07/2011

le gable
le gable

le gable2
le gable2