Carthage - les thermes d'Antonin
LES THERMES D'ANTONIN
Malgré leur état ruiné, les Thermes d'Antonin constituent actuellement l'élément le plus prestigieux du site de Carthage.
Etendus sur près de 4 hectares, ces vestiges se dressent encore en bordure de mer, dans l'axe d'une des grandes artères de là ville romaine ( devumanus nord IV ), à proximité d'un quartier d'habitat occupé sans interruption. Les salles voûtées, ordonnées dans une parfaite symétrie face à une esplanade d'où l'on domine des escaliers qui terminent le decumanus sont les sous-sols, espaces de service des thermes. Commencé en 145, sous Antonin le Pieux ( 138-161 )? l'édifice a été achevé en 169 sous Marc Aurèle et Lucius Verus.
Il compte parmi les plus vastes et les plus somptueux de l'antiquité.Dégagé entre 1944 et 1956, cet édifice dont les superstructures ont disparu au cours des siècles, demeure à la fois impressionnant et intelligible. Le plan des piscines du caldarium, du tepidarium, du frigidarium, des palestres et gymnases a pu être reconstitué. Les thermes étaient des bains où l'on trouvait réunies, au prix des agencements les plus ingénieux, les formes de bain les plus divers, la sudation à sec et le bain proprement dit, le bain froid et le bain chaud, les piscines et les baignoires.
Au centre se dressaient les bâtiments des thermes proprement dits.À proximité des entrées étaient disposés les vestiaires ( apodyteria ) où les baigneurs venaient se dévêtir.
Le frigidarium contenait les piscines où s'immergeaient les baigneurs. Le caldarium, que précédaient des chambres ( sudatoria laconica ) dont la haute température provoquait une transpiration de hammam, formait une rotonde éclairée par le sommet, échauffée par les conduits d'air chaud circulant sous son pavement. Enfin, ce dispositif gigantesque était flanqué de palestres, accostées elles-mêmes de scholae, où les baigneurs, déjà déshabillés, pouvaient se livrer à leurs exercices favoris. L'athlétisme était en effet en liaison étroite avec le bain qui suivait la séance de lutte. Le baigneur entrait dans le sudatorium1 qui flanquait le caldarium, et activait sa transpiration dans cette atmosphère d'étuve: c'était le bain à sec. Ensuite, il pénétrait dans le caldarium, où régnait une température aussi élevée et dans lequel il pouvait, en s'approchant du labrum, asperger sa peau ruisselante de sueur avec de l'eau brûlante et la racler ensuite avec le strigile. Quant il s'était ainsi nettoyé et séché, il revenait sur ses pas, s'arrêtait dans le tepidarium pour ménager la transition et finalement, courait se plonger dans la piscine d'eau froide du frigidarium. Telles sont les trois phases du bain hygiénique, recommandé par Pline l'Ancien.
Les thermes impériaux ont apporte aux masses un puissant bienfait. Dans leur majesté éclatante de marbres ils n'ont pas été seulement le splendide palais romain de l'Eau, ils furent surtout le palais du Peuple, où les Romains, acquéraient tout ensemble le goût de la netteté physique, des sports utiles et de la culture désintéressée un esprit sain dans un corps sain".
Un parc archéologique dans lequel ont été fouillés de nombreux vestiges (tombeaux et fours puniques, villas et basiliques) est attenant à l'édifice thermal.
La grande colonne du frigidarium a été redressée pour donner au visiteur une illustration de la grandeur de ce palais des eaux que sont les thermes impériaux construits à Carthage sous le règne de l'empereur Antonin (I 38-161 ).
La colonne mesure 15 m de haut. Elle est composée d'une base, d'un fût et d'un chapiteau. La base, autrefois en marbre blanc, a été restituée à partir des fragments. Le fût en granit gris était monolithe: 12, 50 m de haut; diamètre à la base: 1, 5 m; poids: 60 tonnes.
Seule la partie supérieure, constituée de trois fragments, est originale.
Le chapiteau, hauteur: 1, 77 m; poids, lorsqu'il est complet: 8 tonnes. est en marbre blanc.
El Bekri, géographe du Xle siècle, le décrivait: "Sur le chapiteau d'une des colonnes douze hommes pouvaient s'asseoir les jambes croisées et avoir au milieu d'eux une table pour y boire et manger".
Huit colonnes telles que celle-ci supportaient la voûte du frigidarium qui s'élevait à 30 m environ pour couvrir une salle mesurant 47 X 22 mètres. La colonne en granit rouge appartient aux piscines froides. Elle était sommée d'un chapiteau historié géant dont le corps se termine en queue de dragon. On voit aussi un morceau de frise en marbre blanc portant une inscription monumentale mentionnant les embellissements apportés aux thermes en 162 sous le règne de Marc Aurèle et Lucius Verus. Cet édifice est contemporain du Panthéon de Rome dont le portique octastyle ju pros1aos a des colonnes de dimensions similaires.
L'anastylose de la grande colonne a été con,cue et exécutée grâce à l'assistance du PNUD et de l'UNESCO avec le concours de l'ON5. Les travaux ont été effectués par les techniciens et ouvriers de l'INAA de Carthage, en juillet 1985.
Elle est une illustration de l'action du Comité du Patrimoine Mondial de I 'UNESCO.
Malgré leur état ruiné, les Thermes d'Antonin constituent actuellement l'élément le plus prestigieux du site de Carthage. Etendus sur près de 4 hectares, ces vestiges se dressent encore en bordure de mer, dans l'axe d'une des grandes artères de là ville romaine ( devumanus nord IV ), à proximité d'un quartier d'habitat occupé sans interruption. Les salles voûtées, ordonnées dans une parfaite symétrie face à une esplanade d'où l'on domine des escaliers qui terminent le decumanus sont les sous-sols, espaces de service des thermes. Commencé en 145, sous Antonin le Pieux ( 138-161 )? l'édifice a été achevé en 169 sous Marc Aurèle et Lucius Verus. Il compte parmi les plus vastes et les plus somptueux de l'antiquité.Dégagé entre 1944 et 1956, cet édifice dont les superstructures ont disparu au cours des siècles, demeure à la fois impressionnant et intelligible. Le plan des piscines du caldarium, du tepidarium, du frigidarium, des palestres et gymnases a pu être reconstitué. Les thermes étaient des bains où l'on trouvait réunies, au prix des agencements les plus ingénieux, les formes de bain les plus divers, la sudation à sec et le bain proprement dit, le bain froid et le bain chaud, les piscines et les baignoires. Au centre se dressaient les bâtiments des thermes proprement dits.À proximité des entrées étaient disposés les vestiaires ( apodyteria ) où les baigneurs venaient se dévêtir. |
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Le frigidarium contenait les piscines où s'immergeaient les baigneurs. Le caldarium, que précédaient des chambres ( sudatoria laconica ) dont la haute température provoquait une transpiration de hammam, formait une rotonde éclairée par le sommet, échauffée par les conduits d'air chaud circulant sous son pavement. Enfin, ce dispositif gigantesque était flanqué de palestres, accostées elles-mêmes de scholae, où les baigneurs, déjà déshabillés, pouvaient se livrer à leurs exercices favoris. L'athlétisme était en effet en liaison étroite avec le bain qui suivait la séance de lutte. Le baigneur entrait dans le sudatorium1 qui flanquait le caldarium, et activait sa transpiration dans cette atmosphère d'étuve: c'était le bain à sec. Ensuite, il pénétrait dans le caldarium, où régnait une température aussi élevée et dans lequel il pouvait, en s'approchant du labrum, asperger sa peau ruisselante de sueur avec de l'eau brûlante et la racler ensuite avec le strigile. Quant il s'était ainsi nettoyé et séché, il revenait sur ses pas, s'arrêtait dans le tepidarium pour ménager la transition et finalement, courait se plonger dans la piscine d'eau froide du frigidarium. Telles sont les trois phases du bain hygiénique, recommandé par Pline l'Ancien. | |
Les thermes impériaux ont apporte aux masses un puissant bienfait. Dans leur majesté éclatante de marbres ils n'ont pas été seulement le splendide palais romain de l'Eau, ils furent surtout le palais du Peuple, où les Romains, acquéraient tout ensemble le goût de la netteté physique, des sports utiles et de la culture désintéressée un esprit sain dans un corps sain". Seule la partie supérieure, constituée de trois fragments, est originale. |